Dragons, tripes et rock ‘en roll…

Partie 3

Arthur et Vasquez sortirent de la pièce en rampant sous le feu ennemi. Ils allèrent dans une des chambres de la maison donnant sur l’autre côté, celle d’une petite fille d’après la décoration. Arthur se dit qu’il faudrait qu’il demande après la fusillade à Tom et Jason où se trouvaient les propriétaires de la demeure.

Ils n’allumèrent pas la lumière, se mirent à proximité de la fenêtre, puis Arthur tenta discrètement un coup d’œil rapide vers l’extérieur.

La fenêtre vola en éclat, une quinzaine d’impacts de balles vinrent se ficher dans le mur face à la fenêtre. Arthur avait pu voir cinq hommes en tenue camouflage à une trentaine de mètres en face de la fenêtre. Il ne fit aucun doute pour lui qu’ils portaient des lunettes de visée nocturne ou bien qu’ils avaient des tatouages d’infra vision.

- « Passe de l’autre côté de la fenêtre, à mon signal tu arroses le champ en face de nous sur quarante cinq degré d’angle et moi je leur balance une des grenades incendiaires de Tom ok ! »

Vasquez hocha la tête puis s’exécuta.

Arthur attendit qu’il ait pris position puis cinq secondes plus tard leva la main. Vasquez se mit alors en partie dans l’encadrement de la porte et à l’aide du fusil d’assaut HK G36, commença à ouvrir le feu sur les cinq hommes qui progressaient et n’étaient plus qu’à quinze mètres environ. Il eut aussi la mauvaise surprise d’apercevoir d’autres silhouettes un peu partout. Il abattit deux hommes du commando et fit mettre les trois autres à terre en vidant les trente cartouches de son chargeur. Arthur en profita et jeta sa grenade incendiaire à peu près dans la zone des cinq hommes tout en essayant de faire abstraction du bruit assourdissant du fusil d’assaut tirant en rafale.

Cinq secondes plus tard Vasquez alla s’écraser dans une étagère remplie de peluches au fond de la pièce. Du sang maculait l’étagère, il était touché. Le mur lui, commençait vraiment à ressembler à un gruyère.

Arthur entendit alors des cris exprimant une intense souffrance. Il jeta un œil et vit les trois hommes du commando les plus proches de lui, en torche humaine. Une zone d’environ trente mètres carrés était en flamme, et de par ce fait, pu apercevoir cinq autres silhouettes à une quarantaine de mètres reparties en arc de cercle autour de la maison, se tenant le visage, car la flambée violente de la grenade incendiaire les avait tous aveuglés momentanément.

En un instant son Beretta M93 rugit, abattant quatre des cinq hommes restants, le dernier s’étant caché derrière un arbre proche de lui.

Arthur rechargea tandis que Vasquez se relevait doucement en grognant, du sang coulant de son épaule gauche et on pouvait apercevoir deux trous dans son pull au niveau des pectoraux. « Heureusement il porte son kevlar » songea Arthur.

Un cri, une déflagration, une grenade venait d’exploser dans la pièce où se tenait le reste du gestalt. Arthur et Vasquez échangèrent un regard inquiet, pour l’instant ils ne ressentaient rien, c’est donc qu’ils étaient toujours en vie.
- « Il en reste encore un. » informa Arthur.
- « Ok je te couvre, sort si tu veux. »
- « Ca va aller t’es sûr ? »
- « Oui t’inquiète c’est rien, »
- « Bon alors je compte sur toi. » Lui dit Arthur.

Ils entendaient toujours des détonations d’armes automatiques et des explosions de l’autre côté de la maison, le combat devait faire rage.


Tom et Yohaness se relevèrent et commencèrent à tirer sur les membres du commando qui se trouvaient dans leurs champs de vision. Le commando répliqua en même temps, on aurait cru que la scène sortait tout droit d’un film de John Woo. Tous tirant sans chercher à se protéger de l’ennemi. Tom se retourna et vit Yohaness deux mètres en arrière au sol l’épaule et la gorge saignant abondamment.

- « Ce que t’as l’air con quand tu saignes ! » Railla Tom.

Dehors cinq membres du commando gisaient leurs corps déchiquetés par les balles de gros calibre tirées par Tom, une lueur d’incompréhension dans le regard, car tous étaient certains d’avoir au moins touché deux à trois fois leur assassin.

Au même moment Jason et Henri allaient commencer à répliquer quand une seconde grenade passa par la fenêtre et vint tomber au sol juste devant Henri.
Henri, attrapa la grenade à une vitesse surhumaine et la jeta au hasard à l’extérieur. Une seconde plus tard la détonation, puis des râles de douleurs partagés par plusieurs personnes. Jason, lui, alla à la fenêtre pointant son arme devant lui. Il pu voir trois hommes geignant au sol le corps mutilé, et deux autres hommes commençant à lui tirer dessus. Il commença à vider le chargeur de sa HK MP5 sur eux bientôt rejoint par Henri tout en sentant deux balles de neuf millimètres perforer sa carapace de dragon noir et se logeant dans son abdomen. Les coups de feux cessèrent, Jason se tenait le ventre, Henri lui était indemne, les deux hommes restant du commando étaient morts.


Jaroslav Kerketoutch était le seul survivant des membres du commando de soutien du GOS. Il avait mal aux yeux, la grenade incendiaire l’ayant fortement ébloui. Il s’était caché derrière un arbre au moment où il avait entendu des détonations venant de la maison. Il pu apercevoir tous ses compagnons abattus quand sa vision revint. Il sentit la panique l’envahir, puis ne percevant pas de mouvement du côté de la maison, commença à ramper, il décida de faire retraite car plus personne ne parlait dans son oreillette, il prit pleinement conscience que toute l’équipe était morte.


Arthur sortit par la fenêtre de la chambre et commença à progresser à quatre pattes en contournant le champ qui finissait de brûler sentant l’odeur si particulière de chairs brûlées. Vasquez lui, était resté à la fenêtre couvrant Arthur avec le fusil d’assaut et guettant le moindre mouvement. Arthur arrivé près de l’arbre sortit la dernière grenade offensive qu’il possédait et la jeta juste à côté du tronc.

Explosion.

Personne ne fut projeté en criant « Argggg !!!! ».

C’est alors que presque simultanément Arthur et Vasquez purent apercevoir une silhouette cinquante mètres à droite se relevant rapidement et fonçant vers le centre de la forêt.

- « Shoot le Vasquez, shoot-moi cet enculé ! » hurla Arthur pointant son arme dans la direction du soldat.

Vasquez aligna aussitôt le fusil dans la direction de sa future victime, la positionna dans son cran de mire, puis pressa doucement la queue de détente de l’arme en disant « Allez, au revoir ! ».

- « Click ! »

- « Click, click ! »

Arthur vida son chargeur de vingt quatre cartouches en direction de la silhouette sans pour autant la toucher. A cette distance, de nuit, avec un pistolet et sur cible mouvante, il n’avait pas le talent de Tom pour ces choses là. Néanmoins, il fut surprit de ne pas entendre rugir le fusil d’assaut de Vasquez, à cette distance et vu son entraînement il était sur de l’avoir pourtant. Pris d’un doute Arthur arrêta de courir et se retourna cherchant des yeux Vasquez.

- « Mais qu’est-ce que tu fous ? » Interrogea Arthur.
- « Tu vas rire…J’ai oublié de recharger le fusil avant de tirer ! » Dit Vasquez avec sa voix placide au fort accent espagnol.
- « Mais c’est pas possible d’être con comme ça, putain tu fait vraiment chier José ! »Hurla Arthur.

Arthur regarda une dernière fois la silhouette qui entrait juste dans la forêt puis commença à revenir vers la maison en marchant.

- « Oui ben je suis blessé alors je peux pas penser à tout ! » Cria Vasquez.
- « A parce qu’il y a des moments où tu penses connard de Portugais ! »
- « Je suis pas Portugais je suis Espagnol, c’est pas pareil, et je te signale que j’ai faillit y passer. »
- « Ouais mais tu restes quand même un connard et je te signale aussi que j’ai faillit y passer. Bon c’est pas grave laisse tomber, on va rejoindre les autres. » Dit d’un ton las Arthur.