Le passé
Nauru est le maître du monde. Sous-marin, soit, mais comme 80% de la terre est recouverte par les océans, autant dire qu’il est le maître du monde.
D’autant qu’il le connaît ce monde. Lui, il n’a jamais dormi. Jamais. Sauf peut être une ou deux sièstes, mais ça ne compte pas vraiment
Il s’est amusé dans les mers de la préhistoire, celles où la vie est apparue, celles où les plus grandes et les plus étranges formes de vie se sont développées. Il a vécu des aventures formidables alors que nos ancêtres n’étaient pas encore des organismes pluricellulaires.
Les ères glaciaires et les atterrissages violents de météorites ont certes perturbés son univers mais, l’océan est éternel... Il pouvait se remettre de tout et lui fournir le meilleur des environnements pour vivre loin de ses frères et sœurs, de son père et de cette recherche insensée de pouvoir et de mana.
Enfin, ça, c’était vrai jusqu’à 12000 ans avant notre ère.
A cette période, dans l’océan austral, apparut une terre nouvelle, gigantesque. Et sur cette terre, un empire naquit, l’empire de Mû.
Dirigé par des espèces de petits bipèdes aux pouvoirs prodigieux, cet empire étendit rapidement son emprise sur toutes les terres (et les mers) environnantes. Des industries qui ne connurent plus jamais d’équivalents firent leur apparition, des techniques de chasse, de pêche et d’agriculture très évoluées commençaient à se répandre.
Mais le comble fut atteint lorsque des fermes sous-marines furent construites et que les habitants du royaume de Nauru furent élevés et chassés comme n’importe quel petit animal terrestre. Même les descendants de Nauru (et oui, déjà les hormones...) commençaient à servir de steak de la mer.
Vous l’aurez compris, Mû fut construit par des druides surpuissants comme il pouvait en exister à l’époque. Assez puissants pour qu’aucun dragon assez intelligent n’aille les attaquer de front. Certains grands dragons collecteurs furent d’ailleurs détruits à cette époque. Ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur un plan, étaient trop égoïstes pour essayer de sauver les intérêts du groupe et ne comprenaient pas réellement l’étendue de la menace. Le plan de la mana pour les détruire allait arriver à sa conclusion : les dragons allaient être éliminés.
C’était sans compter sur l’esprit retors de Nauru. Il fut le premier (en dehors de Wiesarek) à se polymorpher en humain, se croiser avec eux et infiltrer leurs institutions (avec l’aide en sous-main des rejetons de Wiesarek).
Bien sûr, nombre de ses descendants furent découverts et abattus sur place. Mais ils réussirent à semer les germes de la discorde dans la population. Et ce qui devait arriver...
Une guerre civile embrasa l’île, même si des individus intelligents avaient compris le plan. Mais l’esprit humain est ainsi fait que la tuerie est une de ses activités favorites. Mû fut détruite par ses habitants, le pouvoir des druides la réduisit à néant et les dragons survécurent.
Et Nauru put continuer à faire trempette.
Lorsque d’autres druides essayèrent de recréer l’expérience avec l’Atlantide, les dragons ne commirent pas la même erreur. Une coalition regroupant tous les dragons magiciens éveillés engloutît l’Atlantide dans les flots d’où Nauru n’aurait jamais voulu qu’elle sorte. Les survivants se répandirent dans les cultures naissantes et les aidèrent à évoluer. Le temps des druides et des prêtres était finalement révolu.
Mais l’histoire a toujours plus d’un tour dans son sac.
Le présent
Nauru est bien dans sa maison.Alors qu’un barbare venu du fond des âges et de l’espace lui rappelle qu’un crime a été commis, qu’il serait bien d’arrêter de buller et de commencer à récolter la mana a eu le don de le foutre en boule.
Sa première réaction a été de vouloir massacrer les salauds qui ont tué sa mère.
Maintenant, même si cette idée n’est pas oubliée, il a surtout envie que son père se barre loin, très loin.
Et ce but lui tient beaucoup plus à coeur. Il pense (à tort) que le dragon blanc est de son avis et l’arme en sous-main de vieilles bombes atomiques qui, il en est convaincu, élimineront son père de la surface de la planète. Et ces pollueurs d’humains par la même occasion.
Lui, il s’en fout, l’océan a déjà vu plusieurs extinctions totale des habitants de la surface...
L’aide qu’il apporte à Athabaska est d’un autre type. On a beau vivre bien sous l’eau, un petit nid douillet est quand même bien agréable...
En plus, il ne peut pas blairer les nouveaux-nés.
Et puis, on ne sait jamais, si les humains survivent, il vaudrait mieux qu’il les pousse à avoir des technologies moins polluantes.
Quant à une augmentation du niveau de mana, il s’en tape comme de sa première chaussette écaille.
On reviendra un peu plus tard sur les liens entre Athabaska et Nauru et sur ce que l’on peut trouver au fond de l’océan.