La vie passionnante et palpitante d’Henri Robert

Henri Robert, gremlin de son état, rencontra un jour une organisation de Gremlins. Franchement, il se serait bien acoquiné avec cette bande de joyeux drilles, mais les réalités d’un gestalt s’imposent souvent d’une façon indélicate. Surtout, quand plus de la moitié de ce même gestalt est composée de brutes sanguinaires.

Comprenant la situation, il biaisa. Comme d’habitude, soit dit en passant. Tout d’abord, il se mit en bonne entente avec les têtes pensantes des Gremlins en leur livrant en priorité quelques petits secrets de derrière les fagots. Ensuite, se posait le problème des secrets, déjà par plusieurs fois le gestalt avait été espionné, jusqu’ici sans grande importance. Mais malheureusement, les secrets devenaient de plus en plus secrets, et de plus en plus dangereux. Finalement quand on y pense bien, les secrets sont toujours découverts à un moment ou l’autre, donc autant choisir soi-même les bénéficiaires.

Donc, Henri Robert, fournit gratuitement les locaux de son habitation en libre accès à tous les Gremlins qui le souhaitaient. Une seule obligation : ne pas révéler à d’autres races ce qui pouvait s’entendre dans la maison.

Finalement, bien sûr, la situation dégénéra. Il y avait en permanence une dizaine de gremlins dans la demeure. Ils en avaient fait temporairement leur base d’opération. Et très sincèrement, une base opérationnelle gremlins, ça ressemble plus à l’antre d’un bricoleur fou qu’à un QG militaire. Des fils partout, des ordinateurs comme s’il en pleuvait, des dérivations, plus ou moins géniales, des circuits électriques, des lignes téléphoniques, plus quelques engins venus de l’espace. Et surtout un frigo toujours plein, toujours du monde pour surveiller les entrées et une capacité bien reconnue chez les gremlins pour foutre en l’air tous les systèmes d’écoutes électroniques, surtout quand ils sont tout nouveaux et à la pointe de la technologie. Et pour les autres systèmes ? Regardez les capacités sensorielles des gremlins, et vous comprendrez la difficulté d’espionner un groupe de gremlins.

En conclusion, ça ne s’est pas trop mal passé. Toutes les réunions un peu sérieuses du gestalt se passaient chez Henri Robert, à l’abri des oreilles indiscrètes. Et les gremlins ? me direz-vous. Hé bien, mettez un gremlins au milieu de technologie, vous verrez ensuite s’il vous écoute. Surtout s’il est en train de bricoler. De plus, en cas de nécessité, un gremlins refuse rarement d’espionner, d’embêter quelqu’un. Donc main d’œuvre à domicile. En bonus, nourriture, téléphone, électricité, renseignements et matériels en location étaient gratuits.

L’association dura jusqu’à ce que les services de l’EDF viennent relever le compteur, ou plutôt ce qu’il en restait. Mais bon, c’est toujours ça de pris.

Ensuite Henri Robert alla (discrètement) vivre dans la maison de son Minotaure, et très sincèrement l’ambiance n’était plus la même. Heureusement pour lui que ses capacités sensorielles étaient exceptionnelles, vraiment vivre dans un labyrinthe peu éclairé, avec un propriétaire paranoïaque et une prison comme garde-manger. Sans vous parler des rares invités, et quand je dis rares, je dis vraiment rares. Des minotaures qui vous regardent avec un air qui oscille entre la faim et la suspicion. Comme si le gremlins était une sous race en qui on ne peut pas avoir confiance ? Et puis, quand vous proposez gentiment d’améliorer l’installation électrique de la maison, on vous envoie paître et on vous interdit de toucher à quoi que se soit. On se demande pourquoi ...
Pas de doute, les minotaures ne vivent pas de la même façon que les gremlins.

Nous vivons beaucoup mieux !!! Ils ne savent pas s’amuser !!