HOMO SAPIENS SAPIENS

Normalement, vous devriez reconnaître ce titre, c’est le nom de notre race, « l’homme sage sage ». Enfin « sage », pas forcément sous le sens de sensé, mais plutôt sous celui de pensant et cultivé.

Et l’on voudrait nous faire croire qu’une race qui porte ce nom n’est pas au courant de la présence de Dragons (et ils commencent à être un paquet) parmi elle. Je rigole doucement. Bien sûr que l’humain est au courant de la présence des dragons, et cela depuis longtemps (enfin pas tant que ça).

L’HISTOIRE

En fait, les premiers plus ou moins au courant de la présence draconique sont l’ancien empire soviétique. Dans les années 60, à cause de la guerre froide entre les Etats-Unis et les l’URSS, la population du pays était très fortement fliquée. L’Union Soviétique possédait le plus vaste réseau mondial d’espions en tout genre et le funeste K.G.B associé au G.R.U (souvent en lutte d’ailleurs) était partout. De plus en Union Soviétique, tout le monde était surveillé (si on peut dire). C’était un pays sous contrôle.

Et dans ce contexte, un jeune Père Blanc ne passa pas au travers des mailles du filet. Il ne fut pas capturé vivant, mais les services scientifiques soviétiques s’aperçurent bien de sa nature. Et comme en plus les Soviétiques étaient très intéressés par tout ce qui touchaient au surnaturel, ils enquêtèrent sérieusement tout en verrouillant le secret de cette créature (et ils savaient verrouiller un secret à l’époque).

Mais à l’époque, les dragons étaient encore peu nombreux et les informations se firent attendre. Aussi, sur une inspiration risquée, mais assez judicieuse, le Secrétaire Général du Parti de l’époque, Brejnev se disant que cette chose n’était certainement pas américaine, il soupçonna une présence extra-terrestre. Considérant que l’événement dépassait le clivage avec les Etats-Unis, il appela lui-même l’actuel président en poste, soit Lyndon Jonhson, pour lui demander s’il avait des informations. L’appel fut officieux, et seuls les deux chefs d’états furent au courant de cet échange. L’appel eut lieu au début de l’année 67.

Celui-ci confirma la présence d’extra-terrestres sur la planète. Bon, il confirme, mais en fait, il fait une grosse erreur.

Je m’explique : Roswell.

Et oui, c’est vrai, le 2 juillet 1947, un vaisseau s’est bien écrasé dans la région de Roswell, au nouveau Mexique. Bon, en gros, Lyndon décrit succinctement l’apparence des créatures retrouvées dans l’épave du vaisseau : de grosses créatures écailleuses, pleines de dents et de griffes et qui apparemment sont capables de prendre la forme des êtres humains. Les deux hommes, se rendant compte que probablement, il y avait des E.T. sur la Terre et qu’en plus ils sont en bonne santé, la situation est grave.

(Pour l’apparence des créatures de Roswell, je fais en fait référence aux extra-terrestres d’un autre jeu de rôles que je trouve assez amusant, pour les accros, c’est Aliénoïd. Peut être qu’un jour je m’amuserai à l’adapter pour Scales).

Pour info : le joli film d’autopsie d’un alien, c’est un faux. La gueule des gentils petits hommes gris avec des gros yeux, c’est un coup publicitaire. Étant donné qu’il y avait eu des fuites, le gouvernement à préférer faire de la désinformation en produisant ce film. Dans le pire des cas, voir une bestiole avec cette tronche peu agressive risque moins de paniquer la population, plutôt que voir un machin de plus de deux mètres, avec effectivement des bouches pleines de dents et de grosses griffes. Et puis, ça permet de focaliser l’attention des gens ailleurs que sur la réalité.

De cette discussion, émergera l’idée d’une coopération entre les deux états pour observer et potentiellement lutter contre une invasion extra-terrestre.

C’est en Juin 67, lors de la rencontre de Kossyguine, le Premier ministre soviétique, et de Lyndon Jonhson que les bases d’une organisation sont jetées.

Ça pour être jetées, elles sont jetées. N’oublions pas que les deux pays sont en pleine guerre froide, et ni l’un ni l’autre ne donnent d’indications trop précises. Par exemple, Jonhson refuse de livrer les secrets qu’ils ont découverts dans l’épave (et qui permettraient de grandes percées technologiques potentielles, notamment dans la fusion de l’homme et de la machine), et Kossyguine ne parlent pas des étrangetés génétiques (le métissage) de la créature. En fait, la seule véritable décision prise à ce moment-là, c’est le black-out complet sur la présence d’aliens. Ils se mettent d’accord pour que seules de toutes petites cellules secrètes enquêtent, et pour que le reste des administrations des deux pays ne soit pas mis au courant. De même, ils décident de ne pas prévenir les autres gouvernements. Les deux nations ont peur qu’à trop étendre le nombre de personne au courant, l’information ne filtre et que la population panique. Et finalement, chaque pays finit par enquêter tout seul dans son coin.

C’est avec Nixon, que les relations vont devenir plus cordiales. Ses services de renseignement détectent un accroissement de présence alienne dans le pays et il décide de réellement faire quelque chose. C’est lors de ces visites en URSS qu’il met au point avec Brejnev l’idée d’une coopération réelle entre les deux pays. Brejnev, se rendant compte aussi de l’extension du phénomène et surtout de l’infiltration alienne dans les secteurs du nucléaire, est tout à fait d’accord.

Ils décident de créer une organisation commune et ultra-secrète, la CURE. Et malgré son nom, ce n’est pas du tout un acronyme, c’est réellement considéré comme une cure pour soigner la planète des parasites extra-terrestres qui l’infectent (ceux qui connaissent comprendront, je suis fan, pour les autres l’Implacable). La CURE sera une petite cellule, composée d’une centaine d’hommes triés sur le volet, mélangeant des militaires et des scientifiques. Cette cellule et ses activités ne seront connues que des présidents, des Premiers ministres et des ministres des finances. Ce dernier étant chargé de trouver les énormes fonds nécessaires au bon fonctionnement de la cellule, mais aussi, d’empêcher les curieux de s’interroger sur la disparition de si grosses sommes d’argent. De même, il ne pourra pas y avoir de secrets pour les membres de la cellule et les découvertes scientifiques de la cellule ne pourront pas sortir de la cellule pour être utilisées à des fins autres que la lutte contre les aliens. De même, toute information pouvant avoir trait aux extra-terrestres sera répercutée à la cellule. C’est ainsi que de nombreuses personnes envoient des informations à la CURE, en croyant travailler pour un autre service secret, et que ces mêmes services secrets donnent des informations à la CURE croyant les partager avec d’autres services. La CURE devint une super banque de données, ayant des contacts dans tous les milieux, se chargeant de collecter le maximum d’informations. D’ailleurs pour cela, elle pirate quasiment tous les systèmes informatiques existants (sauf the Claw, Houdinet, et quelques autres). Ensuite avec toutes ces infos, elle se charge de faire des recoupements pour savoir qu’elle est la situation exacte des dragons sur la terre, et ce qu’ils y font. C’est d’ailleurs à cette période qu’elle s’est rendu compte du premier quiproquo, les deux chefs d’états ne parlaient pas des mêmes créatures.

Simultanément, à cause de l’inquiétude de Brejnev concernant le nucléaire, il est décidé de commencer une relative limitation de l’armement nucléaire.

Ça y est, une véritable coopération démarre entre les deux pays. Et bien que les moyens d’actions soient encore limités à cause de la discrétion nécessaire, la cellule progresse.

C’est ensuite le président Carter qui décidera d’avertir la France, l’Angleterre, l’Allemagne, le Canada et le Japon de la présence des extra-terrestres, ainsi que de les incorporer à la CURE. En revanche, l’Union Soviétique s’opposa formellement à mettre la Chine dans la confidence. Par répercussion, la CURE grossit, mais à l’échelle d’un état, elle restait encore toute petite.

Donc petit à petit, les informations arrivèrent.

La CURE, dans les années 80 lança un signal d’alarme : les phénomènes étranges et les indications d’une présence de plus en massive d’aliens devenaient de plus en plus préoccupants. Il lui fallait plus de moyens pour pouvoir continuer à travailler efficacement, et pour développer au plus vite une technologie lui permettant de lutter efficacement contre les extra-terrestres. Et là, le président Reagan eut une idée de génie : la guerre des étoiles. En gros, l’installation de satellites tueurs pour détruire les méchants missiles nucléaires soviétiques. Tout le monde savait que c’était impossible, mais avec une bonne publicité, cela passa comme une lettre à la poste. Et ainsi, des budgets absolument pharamineux purent être dégagés aux Etats-Unis et en URSS, budgets dont une grande partie arrivait sur le compte de la CURE. Grâce à cet afflux massif d’argent, la CURE développa la cybernétique (voir l’extension).

Bon, cela eut bien sûr quelques répercussion, notamment sur l’URSS. Le pays ne réussit pas à supporter la dépense et l’empire soviétique s’écroula. Heureusement, la cellule était tellement petite, qu’elle resta exclusivement connue du nouvel état Russe.

Ensuite, dans les années 80 et 90, la connaissance de ces soi-disant aliens progressa à pas de géant et cela pour une raison primordiale : le développement des moyens de communications. Tout d’abord, il y a le réseau d’écoute Echelon, qui permet de chopper quasiment tout ce qui passe par les ondes. Et vous le savez, les dragons et créatures magiques qui se sentent tranquilles ne sont pas forcément super discrètes au téléphone. Et comme en plus, il y a de plus en plus de dragons et de créatures magiques, il y a de plus en plus d’informations qui circulent. Et la CURE en profite largement. Ensuite il y a Internet. N’oublions pas qu’à l’origine Internet était un réseau purement militaire, et bien qu’ensuite il se soit étendu, le noyau de base était sous contrôle de l’armée américaine. La CURE, en anticipant l’extension du réseau, s’est gardé ses propres raccourcis, ses propres accès privilégiés. Finalement, même si elle n’arrive pas à percer les défenses de The Claw et des autres réseaux affiliés aux dragons, elle sait que ces réseaux existent, elle sait aussi quel est son taux de participation et plus ou moins le nombre de connexions qu’il peut exister. Et comme tous les dragons ont un accès, c’est une source d’information extrêmement précieuse. Peu précise, mais qui donne un bon aperçu de l’extension des dragons. Ainsi que des alchimistes.

C’est grâce à ces multiples moyens d’informations que la CURE en est venue à connaître la présence des Grands-Pères, l’existence des Technomanciens, la présence de Velkan et de ses Nouveaux-Nés et des créatures magiques avec leur gestalt. Mais elle n’est pas, à priori, au courant des divers secrets.

Ensuite, en enquêtant, elle a réussi à localiser plusieurs dragons.

Et à la différence des dragons, la CURE a conscience de l’empire de la Mc Kennan & Dodge. Mais, même si elle sait que normalement cette organisation est plus ou moins opposée aux dragons, elle considère, quand même, que de trop nombreuses corrélations ont eu lieu entre elle et les dragons pour lui faire confiance. Pour l’instant, la CURE n’a qu’une idée imprécise de la Mc Kennan, et elle enquête sur elle aussi sérieusement que sur les dragons. Mais elle s’attaquera peut-être un jour à elle, et si elle le fait, se sera plutôt économiquement. J’attends avec impatience le jour où quasiment en simultané les filiales de la Mc Kennan subiront un contrôle fiscal généralisé sur l’ensemble des pays liés à la CURE. Ou une attaque par le biais de la loi contre les monopoles.

A l’heure actuelle, la CURE a développé une technologie qu’elle estime suffisante pour attaquer directement les dragons et il est bien possible que d’ici peu quelques dragons se fassent enlever pour raisons d’examens.

Bien sûr, les autres services secrets de chacun des états concernés savent qu’il existe quelque chose, ils sentent bien la présence de la CURE, ne serait-ce que par les mouvements monétaires ou par le fait que certaines de leurs enquêtes leur sont brutalement enlevées sur décision de la plus haute instance. Mais la dernière fois que le patron du F.B.I. a protesté, il a reçu un coup de téléphone du président des Etats-Unis lui-même, et la discussion fut courte. Plus ou moins : « I’m the Président, your président, your boss, and you ferme ton gueule (in french). »

Une petite anecdote amusante, c’est quand le vaisseau spatial passa sous contrôle de la CURE, les militaires se plaignirent que le matériel passait aux mains de la CIA, alors que juste au même moment, la CIA se plaignait que l’armée refusait de lui communiquer les informations sur le contenu du hangar 51.

En terme d’utilisation en jeu, la CURE peut s’investir de différentes façons. Mais attention, quelle que soit la façon, sa priorité absolue, c’est le secret sur son existence, la présence de dragon et de tout ce qui va avec, et parallèlement sur ce qu’il y avait dans la soucoupe de Roswell. Elle pousse le détail tellement loin que les agents sur le terrain qui ne peuvent pas être récupérés sont abattus. Pour cela, chaque agent en mission extérieure porte sur lui une charge de thermite (explosif incendiaire, environ 3 000 degrés centigrades, déclenchable à distance) autant dire qu’il ne reste pas grand-chose des corps. En dehors de ça, il essaye généralement de récupérer les corps. Le départ dans un grand jet de flamme est quand même la solution extrême. De même, les journalistes et témoins éventuels sont, quand c’est possible, fait passer pour de joyeux dingues ou alors ils ont bêtement un accident.

Par contre, elle est un peu sur les dents actuellement, le bassin de mana qui a fait boum ne lui est pas passé inaperçu et ça l’inquiète quand même un peu. Elle peut s’amuser à faire croire aux dragons que les technomanciens se sont lancés dans une éradication à grande échelle, elle peut faire passer des infos sur la Mc Kennan. Elle peut attaquer financièrement les empires des dragons, elle peut donner des informations aux chasseurs de dragons. En fait, elle peut s’amuser à jouer les troubles fêtes en montant différents protagonistes les uns contre les autres, ou alors à monter de petites actions ponctuelles. Dans tous les cas, elle n’est pas à l’heure actuelle conçue pour des actions de grande envergure.

Pour l’instant, on peut estimer que la CURE est constituée d’environ 500 personnes. Ces gens sont la crème de la crème, que se soit scientifiquement, militairement ou espionnitement – si je puis dire. Régulièrement, le personnel est soumis à un test ADN, et la plupart du temps, de toute façon, les personnes n’ont aucun contact avec l’extérieur. Les forces de frappes et les enquêteurs, qui sont portés à fréquenter le monde extérieur plus souvent, sont constitués de gens déclarés décédés, avec les empreintes digitales effacées, les mâchoires refaites et dont les divers dossiers médicaux et autres qui ont pu exister ont été effacés. D’ailleurs, ce sont en général des orphelins sans attaches familiales.

Souvent, ils utilisent les MIB, ou leurs équivalents. Ces personnages hautement médiatiques sont de simples agents d’un service quelconque que l’on envoie sur le terrain comme diversion, pendant que les véritables agents sont sous de vraies fausses identités discrètes. En plus, leurs papiers et leurs couvertures sont toujours soigneusement étudiés. D’ailleurs, leurs papiers sont des vrais.

En terme d’équipement sur le terrain, on peut considérer que les simples enquêteurs sont cybernétisé (ou biotech) pour une valeur de 1 à 2 points de Sensibilité, par contre les forces de frappe sont à la limite des 4 points de Sensibilités (et il n’y a pas de cybernétique propre) et leur équipement peut aller jusqu’à des armes lasers ou mono-filament. En gros, les équipes de choc n’ont que la Sensibilité pour les limiter dans l’équipement. Je dirai plus ou moins qu’ils sont NT 6 en cybernétique et NT 7 en Biotechnologie (voir Aliénoïd, ils sont très balaises en biotech). Mais si vous le voulez, mettez encore plus balaise.

De plus, ils peuvent avoir accès à n’importe quel équipement militaire classique et avoir toutes les autorisations qu’ils veulent. Leurs identités sont toujours vérifiables, qu’ils soient de la CIA, du FBI, de la DGSE, du MI6, des services russes, de la police, de l’armée et tout et tout. Raisons d’Etat est en extrême limite leur phrase favorite.

De même, ils ont accès à du matériel étrange et sophistiqué que vous pouvez vous amusez à faire avec l’extension Matériel.

Leur base est située dans un asile d’aliéné, c’est le Sanatorium Folcroft, à quelques kilomètres de Rye dans l’état de New York. Ne vous y trompez pas, c’est un véritable asile avec une activité médicale tout à fait normale (en plus ça permet de soigner les soldats qui ont été trop cybernétisés), mais en fait, c’est là que tout ce passe. Le sanatorium possède les quatre ordinateurs les plus puissants au monde, les sous-sols sont des laboratoires et des salles d’entraînements. Et le directeur s’appelle le Docteur Harold Smith, un génie de l’informatique, ancien agent de la CIA, et optionnellement, un mec capable de pisser des glaçons en plein milieu du Sahara.

N’oubliez pas, quasiment tous les secrets du monde de Scales leur sont inconnus. Ils sont incapables de situer avec précision l’emplacement des Grands-Pères, Midgard est inconnu, les êtres divins aussi, ils ne connaissent pas toutes les organisations d’êtres magiques et ainsi de suite. Mais ça y est, l’humanité entre dans la partie, et elle aussi elle a des moyens.