Dragons, tripes et rock ‘en roll…

Partie 1.

Nikolay Rogalsky progressait parmi le commando de 10 hommes qui en cette belle nuit de juin avait pour mission d’éliminer, d’après les dires de leur chef d’opération, un groupe, en transit sur la France, de terroristes écologistes fanatiques qu’il avait nommé comme s’appelant « les amis de la terre ». D’après les informations transmises lors du briefing, ils prônaient l’éradication totale de l’espèce humaine et la suprématie animale.

En temps normal, Nikolay ne se posait jamais de questions sur les motivations du gouvernement français quand il fallait qu’il élimine quelqu’un, mais alors là, au contraire, il allait s’en donner à cœur joie. S’il pouvait débarrasser la planète d’une bande de jobards, ce n’était pas plus mal.

Il avait été contacté comme à l’habitude, et s’était rendu rapidement à la piscine*.

Pour une fois, il ne connaissait pas les mercenaires avec qui il allait travailler, ni même l’agent de liaison, un certain Martin, qu’il trouvait d’ailleurs un peu jeune pour ce genre de poste à responsabilité mais bon se n’était pas son problème. Il voyait sur certains les mêmes tatouages que lui-même portait, c’est-à-dire la Légion Etrangère… Donc, il travaillerait avec des gens compétents, c’était déjà ça. Le reste du commando se partageait entre anciens fusiliers commando, chasseurs alpins et parachutistes. Tous retraités à 35 ans et ne sachant rien faire d’autre que tuer, ils étaient recrutés régulièrement par la DGSE pour leurs opérations illégales, ce qui permettait à la France de se décharger de toute responsabilité en cas d’échec.

Le briefing avait été rapide, la mission était simple, éliminer tout le monde avec une priorité pour un individu puis rentrer à la maison. Toucher 150 000 francs environ d’honoraires et se la couler douce pendant 6 mois aux îles Baléares en se tapant des putes comme au bon vieux temps. En plus, un autre commando de 10 hommes du GOS** serait en soutien derrière la maison où se trouveraient les terroristes au cas où ils essaieraient de fuir par l’arrière.

Ca allait être du gâteau !

Nikolay sortit de sa rêverie et fit signe au chef de groupe qu’il était arrivé à destination.

Le reste du commando continuait sa progression tandis qu’il grimpait à un arbre, puis après moins d’une minute s’installa et commença à monter son fusil.

Pour une fois l’agence n’avait pas lésiné sur les moyens : Fusils Barret calibre 50 (calibre capable de passer à travers un mur !), lunette nocturne, radio individuelle portative et deux grenades offensives. Même le reste du commando était équipé de mitrailleuses légères avec silencieux intégré HK SD6 toutes équipées de viseurs laser et de grenades offensives. Du reste, il trouvait quand même cela bizarre, d’ailleurs tout était bizarre, rien ne s’était fait de la manière habituelle, mais bon l’heure n’était plus aux questions mais à l’action, dans quelques minutes, le temps allait s’arrêter, les balles allaient fuser et comme d’habitude, il rentrerait… Enfin, peut être.

Il attacha le bout de son canon à une branche de l’arbre afin de limiter le recul et les tremblements, introduisit un chargeur, mis sa lunette nocturne sur le front mais ne l’alluma pas. il voulait juste qu’elle soit à porter de mains rapidement car après avoir tirer sa première balle, les terroristes tenteraient certainement de couper la lumière et dans ce genre de situation chaque seconde comptait.

- « Sniper 1, opérationnel, en attente d’acquisition de cible. »
- « Sniper 1 de chef des scouts, bien copié, suspendez action, le groupe n’est pas en place, attendez le signal. »
- « Bien reçu. »

Devant attendre, Nikolay en profita pour regarder le paysage. La maison se trouvait en pleine campagne, le premier voisin était à environ 5 kilomètres, elle était entourée de forêt et quelques champs bordaient la maison de toutes parts. La lisière de la forêt où il se trouvait était à environ 400 mètres avec un dénivelé un peu plus haut, idéal pour un sniper.

La campagne corrézienne était magnifique en cette saison.

Des bruits étouffés semblant venir de la maison attirèrent son attention. Tout de suite, il regarda dans sa lunette et découvrit une scène pour le moins étonnante. Par la fenêtre de la maison, il pouvait apercevoir un homme assez costaud en train de frapper un type avec cinq autres gars tous en train de se disputer autour. Sa cible principale, elle, était assise de trois quarts par rapport à lui et semblait complètement larguée par la situation. Puis, au bout d’environ 2 minutes, ils se calmèrent et reprirent leur place dans la pièce. Dans son champ de vision, il pouvait toujours voir le rital qu’il devait buter en priorité et un autre gars, un anglais ou peut être un irlandais d’après son physique.
- « Sniper 1, comment reçu parler ? »
- « Fort et clair chef, transmettez. »
- « Commando 1 et 2 en place, à vous de donner le coup d’envoi. »
- « Bien reçu, top action dans 10 secondes. »
- « Bonne chance à tous, on se replit au point 0 après action, terminé. »

* Nom utilisé dans le milieu du renseignement pour désigner le siège de la DGSE car il est situé à côté d’une piscine municipale.

** Groupe d’Opérations Spéciales, service action de la DGSE, (généralement des anciens commandos).