Maera

La vie est une affaire de choix.

La genèse

Après une si plate entrée en matière, que dire de plus sinon que certains font toujours les mauvais choix. Maera est de ceux-là.

Au moment où les dragons se sont aperçus qu’ils ne pouvaient vivre qu’en absorbant la mana d’une planète entière, elle a choisi de se mettre en ménage avec le plus vieux et le plus puissant des dragons. Au moins, comme ça, il ne pouvait rien lui arriver de fâcheux...

ça, c’était le premier mauvais choix même si on aurait longtemps pu penser le contraire. En effet, dans un premier temps, quand les dragons étaient encore suffisamment proches les uns des autres dans l’espace, les luttes fratricides furent nombreuses et plus d’un dragon finit sa vie en plein milieu du vide spatial, vidé de sa mana par d’autres dragons affamés. Mais personne n’osait s’attaquer à Velkhan. Et tout ça parce qu’il était alors le plus fort et le plus rusé des dragons.

Les dragons ne savent pas vivre dangereusement.

Mais par la suite, quand il devint évident qu’ils allaient enfin pouvoir commencer la récolte de mana sur de nombreux mondes, Velkhan eut l’idée géniale de faire faire le boulot par d’autres. ou plutôt par des petits lui-même qu’il maîtriserait parfaitement : ses enfants.

Les enfants

Tout le monde sait que les enfants sont une source de joie immense et de gratitude éternelle qui suit toujours aveuglément les conseils et/ou ordres de leurs parents...

Mais Velkhan n’est pas tombé de la dernière pluie de météorites, il savait que de nouveaux dragons pouvaient être une menace. Et donc, il les modifia génétiquement pour les affaiblir un peu. Et le meilleur moment pour les modifier, c’est quand ils sont encore en plein développement, dans le ventre de leur mère.

Maera devint donc une poule pondeuse / couveuse / rate de laboratoire pour les beaux yeux de son époux aimant et protecteur (lisez-vous l’ironie dans mes yeux ?).

Et franchement, on a beau être un dragon vieux comme le monde, mettre au monde une tripotée de marmots volontairement amoindris en sachant qu’ils ne sont là que pour mourir alors qu’il faut commencer par les élever et les aimer un petit peu arriverait faire de la peine aux cœurs les plus endurcis.

Maintenant, faites ça plusieurs fois d’affilée, regardez leur petits yeux pleins d’incompréhension alors que vous finissez de briser tous les réceptacles qu’ils ont mis des millions d’années à fabriquer pour ensuite les abandonner sur une planète en train de s’effondrer sur elle-même et vous comprendrez mieux l’état d’esprit de Maera.

Elle essaya de mieux supporter la chose en remplaçant son mari, le laissant pouponner sur la planète avec ses enfants et elle, errant dans l’espace à la recherche d’une prochaine planète à vider.

Mais à son retour, le naturel de Velkhan s’était exprimé et au moment où la planète s’effondra sur elle-même, emportant ses rejetons, elle ne put cette fois lire que du soulagement.

Non, Velkhan n’a pas la fibre paternelle.

Depuis, elle reste auprès de ses enfants, sur tous les mondes, les accompagnant jusqu’au dernier moment.

Mais un jour, elle voulut mettre un terme à cette existence qui commençait à la miner. Sa rencontre avec un dragon de ses amis lui fit naître un petit plan. Concevoir un vrai dragon pour en finir avec ces horreurs, se séparer de Velkhan alors qu’il serait loin et à court de mana (donc moins puissant), et recommencer sur de nouvelles bases avec un autre.

Ce fut une mauvaise surprise qui l’attendait.

Le pot aux roses

Velkhan n’avait pas seulement modifié ses rejetons mais aussi leur mère pour qu’elle ne puisse pas lui faire d’entants dans le dos. L’enfant parfait qu’elle désirait tant se révéla totalement et atrocement déformé physiquement et mentalement.

Et pour parachever le tableau, après quelques centaines d’années à essayer de calmer ses enfants qui ne comprenaient pas d’où pouvait bien sortir cette chose, trois d’entre eux lui tombent dessus et passent à un cheveu de la tuer. Elle ne dût son salut qu’à un petit tour de passe-passe où elle réussit à éliminer le plus fort de ses assaillants et à prendre sa place.

En ayant assez, elle alla se terrer pendant plusieurs années, ressassant tout ce qui lui était arriver depuis le départ, maudissant son mari de l’avoir modifiée elle aussi comme une vulgaire espèce sous-évoluée, maudissant ses enfants matricides, se maudissant elle-même d’avoir pu concevoir des sentiments tels que l’amour ou la compassion envers ses rejetons.

Puis, elle résolu de ne pas se laisser faire, de reprendre en main le cours de son existence en commençant par se débarrasser des modifications que son cher et tendre mari avait pu lui faire subir. Si en plus, elle pouvait se débrouiller pour éliminer les deux petits salopiauds qui ont tenté de la tuer, elle ne se priverait pas. Mais l’objectif est quand meme de rester discrète. Si trois ont failli la tuer alors une trentaine de dragons, c’est du suicide.

Premier problème : elle avait séché tous les cours de sciences naturelles... Ou, pour être plus sérieux, elle ne connaît pas grand chose à la génétique. Et elle n’est sûrement pas capable de se soigner.

Quant à rappeler Bokor, pour qu’il s’aperçoive que sa promise est en position de faiblesse, il ne fallait pas y compter. En plus qu’elle n’est pas certaine des compétences de Bokor en la matière. Il sait ce que c’est que cette bouteille de lait mais après...

Il lui fallait donc trouver quelqu’un pour se sortir de ce mauvais pas.

La cuisine d’aujourd’hui

Bien évidemment, les brontosaures ne lui furent pas d’une grande utilité pour découvrir quoi que ce soit, aussi, c’est avec l’apparition des humains que ses espoirs renaquirent.

Certains humains avaient en effet réussi à contrôler une magie qui lui était totalement inconnue et bien plus puissante que tout ce qu’elle avait pu voir. Encore qu’elle soupçonne toujours Velkhan de ne pas lui avoir révélé son plein potentiel...

Malheureusement, si la magie des druides est puissante, ceux-ci la voyaient plutôt comme le grand Satan ou autre petite chose de ce genre et n’étaient pas très enclin à l’aider. Aussi, elle décida de se tourner vers un autre type de magie : l’alchimie.

Les alchimistes lui permirent de se pencher un peu plus profondément dans les entrailles de sa race (dans tous les sens du terme d’ailleurs) et lui apportèrent de sérieuses avancées.

Mais pour cela, elle a du faire un gros sacrifice. Pour avoir des spécimens tout frais, elle a dû se les faire elle-même. Et donc procréer avec des humains. Et le moins que l’on puisse dire, c’est quelle n’est pas du genre à être en dessous. Ni du genre zoophile...

Mais toutes ces études lui permirent de rattraper un peu son retard dans le domaine des sciences. En particulier, si elle n’est toujours pas une grande théoricienne, elle se débrouille plutôt pas mal en pratique et tous les enfants qu’elle produit ont désormais l’apparence physique du fils dont elle a pris la place. Mais pourquoi reproduire des dragons si éloignés d’elle physiquement parlant ? Pour le secret. Nombreux étaient encrore les dragons qui foulaient cette terre à la recherche de mana et ils n’auraient pas compris si des dragons ressemblant traits pour traits à leur mère disparue étaient apparus soudainement.

Cependant, sachant qu’elle allait les tuer dans les deux décennies qui allaient suivre, elle n’a pas pris la peine d’essayer de les modifier pour les affaiblir (l’aurait-elle seulement pu ?). C’est l’une des raisons qui fait que la magie
alchimique était bien plus puissante à l’époque. L’autre raison vous est déjà connue. La seconde matière première principale vient des dragons féeriques. Ils sont tout petits mais possèdent autant de mana que les autres. Donc il y a une plus grande concentration de mana dans chacun de leurs organes.

Au fait, il est quand même amusant de noter que, de nos jours, une quantité non négligeable de rats de laboratoire arrivent à se faire la malle discrètement.

Mais foin d’explications, l’important c’est que Maera s’est lancé à corps perdu dans les recherches sur la pierre philosophale.

La pierrre philosophale ? Ce truc qui sert à transformer le plomb en or ? Le machin après lequel le petit Harry court ? Ces histoires de transmutation du plomb en or, c’est bien gentil mais ce n’est pas rentable. En revanche, arriver à transmuter les éléments devait lui permettre de prendre une sérieuse avance dans ses recherches et ainsi arriver à se soigner.

Et bien oui, que croyez vous donc ? Que les alchimistes n’étaient intéressés que par la transformation du plomb en or ? Tout ce temps passé juste pour un peu de métal jaune et mou ? Non, la transmutation du plomb en or (et accessoirement des éléments les uns dans les autres, genre Sodium en Manganèse) n’est qu’un effet secondaire de la possibilité de transmuter les organismes vivants. Demandez un peu à Chadwick Dodge ou à Sir Isaac Newton à quoi leur sert la pierre philosophale. Et oui, la jeunesse éternelle est un des rêves les plus chers et les plus anciens de l’humanité. La pierre philosophale leur permit de l’assouvir aux environs du 17e siècle.

Et elle devait permettre à Maera de modifier plus facilement, plus finement et plus profondément sa structure génétique. Mais encore une fois, les choses ne tournèrent pas comme elle l’avait souhaité et ce à peine à quelques siècles du but.

Streetfighter, le retour de la revanche

Alors qu’elle était tranquillement dans son laboratoire (sous la forme d’une magnifique jeune femme rousse aux yeux verts et à la poitrine généreuse, oui, moi aussi j’ai le droit de fantasmer...), le sol se mit à trembler et la terre à s’ouvrir sur une vision d’horreur : un de ses fils qu’elle avait depuis longtemps oublié : Midgard.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’était pas content.

Il venait de s’apercevoir que sa petite copine, Jordmundgand, était en train de dépérir et que ce n’était pas naturel. Il chercha longtemps comment cela avait pu arriver et à force de parcourir les étendues vides du sous-sol finit par s’apercevoir qu’il y avait une grosse poche de mana à l’air libre et qui se déplaçait. Cela ne pouvait être qu’une seule personne : sa mère.

Il savait déjà qu’elle n’était pas morte puisqu’il n’avait pas senti les perturbations dans la mana qu’aurait dû provoquer la mort d’un dragon de cette trempe. Et il venait enfin de la retrouver. Ils allaient pouvoir s’expliquer de dragon à dragon et il pourrait lui arracher le secret de la guérison de sa bien aimée.

Mais son rêve devint rapidement un cauchemar. Même si elle avait connu un moyen de la soigner, Maera n’aurait jamais rien fait pour Jordmundgand, surtout que son fils ne mis aucune manière pour le lui demander. Ou plutôt, il dévasta son laboratoire de manière très efficace.

Cela faisait longtemps que Maera ressassait sa tentative d’assassinat, qu’elle nourrissait une haine féroce envers ses enfants et qu’elle avait envie de se défouler. Tous ses travaux étaient perdus par la faute d’un abruti qu’elle aurait préféré voir mort depuis longtemps. Le premier coup de griffes fut une libération.

Mais Midgard n’est pas dragon à se laisser faire. Sa puissance physique et sa surcharge de mana lui ont permit de tenir face à sa mère de façon plus que convenable.

Et c’est peu dire, le combat dura plusieurs mois. Sur terre, sous l’eau, sous terre dans les galeries de Midgard, le combat fut digne d’un épisode de Dragonball. Il finit même en apothéose lorsque les dragons jaillirent de terre en faisant effondrer une tour en construction dans le sud ouest de l’Angleterre du côté de Glastonburry.

Ce fut ce fait qui mis fin à leur combat. Le roi qui avait ordonné la construction de la tour avait un puissant druide dans ses relations. Et celui-ci connaissait suffisamment bien la mana pour en priver toute la région. Vous n’avez qu’à relire la description du Négadraco dans Technologie pour comprendre ce que cela peut faire sur un organisme. Et comprendre par la même occasion que les deux dragons durent conclure la rencontre par un match nul avec avantage Maera.

Tout deux passèrent quelques dizaines d’années à se remettre et pendant ce temps, la légende transforma un peu cet épisode pour qu’il soit plus au goût du souverain de la région, un inconnu du nom d’Arthur...

Mais tandis que Midgard fulminait et reprenait des forces en reprenant sa collecte de mana, Maera refit une mauvaise rencontre. Alors qu’elle rendait visite à une des dernières récolteuses pour s’enquérir de son état et surtout du niveau d’avancement de la récolte, elle rencontra un autre de ses fils qui n’arrêtait pas d’essayer de convaincre les récolteurs de s’allier à lui contre le dragon céleste. Vous l’avez reconnu ? C’est bien de Vermithrax qu’il s’agit. Il profita alors de l’occasion qui lui était donnée de discuter avec ce frère qu’il n’avait pas vu depuis si longtemps et avec lequel il partageait un si lourd secret.

Il essaya de le convaincre qu’il devait s’allier à lui pour lutter contre leur père quand celui-ci rentrerait, que maintenant qu’il s’étaient occuppés de la vieille, ils feraient bien de tous s’allier pour survivre, que ce qu’ils avaient fait était la meilleure des choses, qu’ils n’avaient pas le choix et que tout ce qui était arrivé à leur mère était de sa faute à elle. Après tout, il n’y a pas de fumée sans feu et il était très fièr d’avoir éliminé cette raclure qui les avait trahis eux et leur père en enfantant l’autre tare, etc etc.

Et ce fut la fête à Vermithrax. Celui-ci ne comprit jamais pourquoi son frère lui en voulait tellement. Mais pendant longtemps, il refusa de s’approcher de lui. A l’heure actuelle, siéger à ses côtés au conseil est pour lui une vraie souffrance et une véritable jubilation pour Maera. Jusqu’au jour où elle pourra lui faire avaler définitivement toutes ses paroles.

Maera vient de l’espace, les météorites aussi

Cependant, les problèmes avec les enfants ne sont pas les seuls soucis de Maera. Car non seulement ceux-ci ont essayé de la tuer mais la planète elle-même la rejette. Et de façon relativement violente.

La première fois, c’était du côté de Chixculub dans l’actuelle péninsule du Yucatan. L’intelligence de la mana n’était pas très développée et le seul moyen qu’elle avait trouvé pour éliminer Maera était de lui lancer un bon gros astéro\"ide sur la tête. Et oui, quand on a l’intelligence du brontosaure moyen, c’est déjà bien de penser à utiliser un outil... A l’époque, la matière première ne manquait pas dans la proche banlieue terrestre. Un bon changement de gravité et c’est réglé, un bon gros caillou se ramène, rate lamentablement Maera à quelques dizaines de kilomètres, déclenche des éruptions volcaniques de l’autre côté de la planète et marque le début d’un bel hiver nucléaire qui finira d’anéantir les dinosaures (entre autre). Ne soyez pas tristes, il parait que ce fut utile à une espèce que je connais bien.

Maera ne s’en tira qu’avec quelques brûlures, plaies et bosses et fut remise en moins d’un siècle. Mais celà avait été un bel avertissement qu’elle n’oublierai pas de sitôt.

La seconde fois fût plus insidieuse. La mana, plus intelligente et plus puissante que jamais, créa les druides et les êtres divins. La plupart des enfants de Maera n’y survécurent pas mais elle était un peu trop puissante pour ces individus, tout exceptionnels qu’ils soient. En plus, ils n’eurent qu’une existence éphémère et ne furent pas longtemps un problème (voir le chapitre sur les druides).

La dernière fois fut une tentative désespérée de la mana d’éliminer la plus grosse menace à sa surface. Dans les années 1920, alors que le niveau de mana n’avait jamais été aussi bas, la mana a repris une de ses vieilles idées : un bon petit météore de plusieurs centaines de tonnes sur le coin droit de la tête.

Heureusement pour Maera, la matière première dans le coin est devenue plutÙt rare et il fut bien plus léger que prévu. Mais bien plus précis aussi puisqu’il s’est écrasé à proximité immédiate d’elle. Et même si elle a survécu, le choc lui fit plutôt mal. Et c’est peu dire.

Ce n’est pas vraiment parce que Toungouska a mal passé les siècles qu’il paraît si mal en point à ses "frères" mais parce qu’elle est toujours en train de se remettre de ce choc (équivalent à une petite bombe atomique). Et si elle est très agressive, recluse dans sa caverne et peu encline à recevoir des visites, c’est qu’elle est maintenant certaine que dans son état elle ne pourra pas affronter le moindre de ses enfants. Sauf peut-être Wiesarek.

Et son seul moyen de défense fut hérité de la guerre froide. A tous les points de vue d’ailleurs. La doctrine de la dissuasion d’abord et les armes atomiques ensuite. Même si ses enfants ne pensent pas qu’elle s’en serve un jour, ils se méfient tout de même d’un enragé surarmé.

Son humeur actuelle

Maera a fini par se remettre de ses blessures vers le tournant de ce siècle et est enfin au mieux de sa forme. Ou du moins, cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas été aussi bien. Mais elle cache son amélioration aux autres grands dragons qui continuent de la croire diminuée. A l’heure actuelle, elle est considérée comme monnaie négligeable dans le jeu de ses enfants et elle n’a pas vraiment envie de se retrouver sous les feux de la rampe.

Sa paranoïa et son obsession du secret sont les traits de son caractère qui sont les plus apparents pour quiconque est au courant de son passé. Elle met ses enfants en premier plan dans toutes les situations pour se protéger de tous les mauvais coups. Elle a tellement connut de problèmes alors qu’elle approchait la solution de ses problèmes qu’elle ne veut plus prendre aucun risque.

Elle cultive une image de susceptibilité qui effraie tous les dragons. Tout le monde sait que lorsque l’on pénètre l’antre de Maera, on risque sa vie avant même d’avoir pu ouvrir la bouche puisqu’elle peut considérer n’importe quel geste comme une agression.

La situation actuelle

Depuis l’explosion de la poche de mana d’Amazonie, les dragons "originels" que sont Velkhan, Maera et Bokor (quand celui-ci arrivera) sont dans l’impossibilité de recharger de la mana à partir de la terre. Ils sont condamnés à récupérer celle contenue dans les réceptacles à l’exclusion de toute autre. Et la collecte des réceptacles n’a jamais été le point fort de l’organisation de Maera.

Les dragons blancs ont une organisation très particulère. On peut tout d’abord noter que les parents dragons blancs sont parmi les moins nombreux avec les wyverns. Pour les dragons blancs, cela s’explique par le fait que Maera ne tient pas vraiment à se reproduire à nouveau et pour Gwellarion, c’est le refus de créer une force qui pourrait s’opposer à eux (voir l’encadré correspondant dans Politique).

Les dragons blancs se connaissent tous au moins par la réputation et ont un complexe de supériorité très développé. Ils ont une attitude très noblesse oblige vis-à-vis des autres dragons et considèrent l’humanité dans son ensemble comme une basse cour évoluée. Leur cÙté condescendant les gène tout particulièrement dans leurs relations que ce soit avec des dragons, des humains ou des êtres magiques.

Autant le dire tout de suite, le vol des réceptacles de Jichin et Vermithrax et leur mise sur le marché est pour Maera une opportunité à ne pas rater. Tous ses enfants fidèles ont pour consigne de ramener le plus grand nombre de réceptacles possible dans le temps le plus court possible et le plus discrètement possible afin de ne pas éveiller les soupçons des autres grands dragons.

La disparition de Velkhan ne l’inquiète pas du tout. Elle sait très bien qu’aucun dragon ni aucune force "occulte" sur la planète ne peut rien contre lui. Même s’il est affaibli, seule une coalition de tout ses enfants pourrait en venir à bout. Et ce n’est pas quelque chose qui arrivera de sitÙt. Et en plus, elle ne risque pas de les laisser faire. Par pur orgueil, elle veut s’occuper du cas de Velkhan elle-même et surtout pas laisser un de ses b‚tards réussir ce qu’elle aurait raté. Encore plus s’il s’agit d’Ancyte ou de Vermithrax.

A la rigueur, elle peut prêter à son mari quelque mauvaise intention qui l’aurait amené à faire profil bas pendant quelques temps mais elle est très loin d’imaginer l’attaque dont il a été la victime. En revanche, la seule chose qui pourrait un peu l’inquiéter serait qu’il arrive à mettre la main sur plus de récepetacles et plus vite qu’elle.

Il est amusant de noter que même Maera ne peut arriver à localiser Velkhan. Quand celui-ci est tombé sur terre et que l’arme d’Athabaska a explosé, il fut vidé de sa mana. Et il est très difficile de repérer un dragon sans mana. D’autant qu’en fait Velkhan utilise ce subterfuge dangereux pour pouvoir agir à sa guise sur terre et passer inaperçu aux yeux de ceux qui voudraient le retrouver et mieux surveiller son réseau.

Quant à la réélection de Jichin et toutes les magouilles du conseil, elle s’en moque éperdument. Tout au plus, c’est une bonne occasion de faire perdre un peu d’influence à Vermithrax et d’entretenir les discordes entre ses enfants pour que ceux-ci ne se préoccupent pas d’elle.

Ce qui lui importe au moins tout autant que la récupération de mana est la reprise de la recherche sur ses transformations génétiques. Et là, non seulement elle essaye de pirater les résultats d’Athabaska et de tous les dragons ou alchimistes qu’elle pense savoir travailler sur le sujet, mais en plus, elle essaye de récupérer des informations sur les nouveaux-nés. Ceux-ci ont en effet un code génétique proche de celui de Velkhan. Elle essaye donc de récupérer des pistes d’informations qui auraient pu lui échapper par manque de matière première.