Toungouska

Toungouska est mort. Et ça fait un sacré bout de temps.

Mais, malheureusement pour lui, la mort ne lui apporta aucun repos.

Je sais, là, vous vous dites que j’ai fondu un plomb et vous comprenez mieux le titre du site mais reprenons un peu les circonstances de la mort de Toungouska.

Imaginez un jeune monde encore gorgé de mana et quatre dragons se mettant sur la gueule avec toutes les armes qu’ils ont à leur disposition. Et pas seulement les griffes et les dents mais aussi la magie.

Et ce fut une sacrée débauche de magie. chacun y allant d’un sort qui devait incapaciter l’autre, réduire ses capacités ou encore lui faire très mal. Et ce ne sont pas des petits sorts de petits enfants dragons limités à 5 points de mana mais des sorts de grands pères et d’un dragon vieux comme le monde.

Autant dire que chacun est arrivé quasiment à court de mana vers la fin du combat. Si vous savez bien compter, ça fait quelque chose comme 800 points de mana qui ont été dépensés au même endroit. Les habitués d’un autre jeu où les armes sont des dieux ou ceux qui ont lu le papier de Bura qui est en ligne sur le site connaissent bien le principe de poche de magie glauque.

C’est dans une de ces poches que Toungouska est mort. Si ça ne l’a quand même pas fait revenir à la vie, ça a permis à son esprit de ne pas disparaître et d’avoir encore un semblant d’existence dans la psychosphère. Oh, cela ne s’est pas fait sans mal. Pendant très longtemps, la psychosphère fut relativement vide. Il faut dire que l’imagination d’un brontosaure ne peut pas peupler grand chose. Il y eu même un moment où c’était le grand désert après que les grands reptiles aient disparus de la surface de la terre.

C’est durant cette période que Toungouska a failli devenir fou. Ce qui restait de son esprit était pris au piège dans une prison vide. Et il n’avait même pas assez de force pour savoir ce qui pouvait se passer au dehors de cette cage pas si dorée. La seule sensation qu’il avait était celle du temps qui passe... Puis, petit à petit, quelque chose s’est éveillé dans la psychosphère et il ne fut plus seul. Des créatures issues des rêves et des cauchemars des humains commençaient à l’entourer, à lui tenir compagnie, à se modeler et prendre une existence de plus en plus palpable devant lui.

Et ce qui devait arriver arriva. Les premiers êtres divins naquirent et il compris quel pouvait être son moyen d’action. Les rêves des humains l’informaient de ce qui se passait sur terre et sa haine des dragons et de sa mère en particulier avait sérieusement augmenté. Et que feriez vous, vous, si vous étiez dans la fabrique des dieux, alors qu’ils sont encore modelables et influençables, que vous ne pouviez pas intervenir sur terre mais que vous saviez que ces dieux en devenir allaient y aller eux ? Ne me dites surtout pas que vous ne seriez pas tenté d’y mettre votre grain de sel et que vous n’essayeriez pas de dire à tel ou tel que les dragons ne sont pas bons, surtout les blancs...

Et combien de héros de la mythologie voit-on en train d’occire un dragon ? Commençons juste par Hercule et l’hydre de Lerne mais combien d’autres encore ?

Quant à la poche de magie glauque, durant la dérive des continents, elle a créé une île "baladeuse". Une de ces îles dont les marins avinés parlent lors des fins de soirée de beuverie. Une île où l’impossible se réalise trop souvent, où, au fond d’une caverne, on peut trouver les restes d’un dragon vieux comme le monde. Une de celles qui n’apparaîtront jamais sur les cartes. Une île couverte de végétation tropicale qui peut apparaître au delà du cercle austral un jour et le lendemain traverser l’équateur. Où des plantes disparues depuis longtemps poussent encore. Une anomalie de la nature en quelque sorte.

Puis, le niveau de magie a brutalement baissé et les êtres divins ont quasiment disparu. Mais Toungouska n’était plus seul puisque les humains étaient de plus en plus nombreux et qu’ils rêvaient de plus en plus. Toungouska aurait pu continuer à passer des jours heureux dans un univers mouvant qu’il connaissait comme sa poche et où il pouvait encore apporter un petit peu sa patte, à ruminer sa vengeance contre sa mère et ses frères qui n’ont rien compris à tout ce qui peut se passer devant leurs yeux.

Toungouska arrive même à apparaître dans les rêves de certains humains et commence à avoir une certaine influence sur leur état d’éveil. Il est ce qu’il y a de plus proche de ce que l’on pourrait appeler le maître des rêves et de l’inconscient. A l’heure actuelle, il est suffisamment puissant pour créer des modes à l’échelle d’un petit pays...

Alors, quant il a vu tout ce qui s’est passé en Amazonie, qu’il a compris que les druides allaient pouvoir revenir, ces druides qui ne font rien d’autre que de protéger ce monde auquel il est maintenant intimement lié, il a tout fait pour accélérer le processus. Ainsi, il cherche des candidats pour l’enseignement de Wenceslas, apparaît dans leurs rêves et les lui amène. Ainsi, la petite armée au service de la mana voit ses rangs grossir et dispose d’une tête pensante plutôt bien dissimulée. Et informée.

Informée au point de tout savoir sur les motivations de sa mère, sur les modifications dont ils ont fait l’objet et sur les conséquences d’une ponction de mana sur la planète.Car, contrairement à Wenceslas et à son psychisme survitaminée, Toungouska fait partie de la mana et est maintenu en vie par elle depuis des millions d’années. Suffisamment pour avoir correctement analyser la situation.

Et contrairement à Wenceslas, il peut s’appuyer sur des contacts des deux côtés de la réalité. Après que Vorok ait cherché à contacter sa mère en 1947 par l’intermédiaire des feux follets, ceux-ci ne sont parvenus à entrer en contact qu’avec l’esprit de Toungouska. Et ils se sont enfuis loin de Vorok dès que Toungouska leur appris la vérité sur le meurtre et s’est allié avec eux. L’animosité entre l’Hydre et les feux-follets est discrète mais franche.

Quant aux feux-follets et Toungouska, ils attendent leur heure pour mettre sur les rails de la vérité des gestalts bien choisis.